Gestion des inondations par ruissellement : un nouveau guide destiné aux élus

Le Centre européen de prévention du risque d’inondation (Cepri) vient de publier un nouveau guide pour aider les élus à gérer le risque d’inondation par ruissellement, un phénomène qui touche 175.000 habitants chaque année en France et risque de s’accroître dans les prochaines années du fait de l’augmentation des épisodes de précipitations extrêmes.

Si le terme d’inondation – premier risque naturel en France – reste souvent associé à un débordement de cours d’eau ou à une submersion marine, de nombreux territoires, qu’ils soient ruraux ou urbains, sont également fortement exposés au risque d’inondations par ruissellement, notamment lors de précipitations intenses. Même loin de tout débordement direct de cours d’eau, ces inondations, qui peuvent parfois faire des victimes, provoquent, elles aussi, des dommages très importants et dégradent l’environnement. On estime qu’environ 175.000 habitants seraient affectés en moyenne chaque année par des inondations par ruissellement, tandis que 1,2 million de bâtiments résidentiels de plain-pied seraient exposés à ce risque. Avec les évolutions liées au changement climatique, notamment l’augmentation des épisodes de précipitations extrêmes, ce type d’inondations pourrait encore s’accentuer dans les prochaines années.

Risque difficile à anticiper

Dans la continuité d’une nouvelle gamme de guides lancée en 2020 avec l’ouvrage “Gestion d’une crise inondation : suivez le guide !”, le Centre européen de prévention du risque d’inondation (Cepri) propose donc une nouvelle publication consacrée à la gestion des inondations par ruissellement à destination des élus locaux. Objectif :  les aider à faire face à ces phénomènes et à mieux élaborer leurs projets d’aménagement.
“Le phénomène est complexe à anticiper et à gérer, du fait de fortes précipitations souvent très localisées, mais aussi des modifications parfois rapides du territoire, notamment de l’augmentation de l’imperméabilisation des sols”, souligne en effet le Cepri. Celui-ci rappelle que des événements récents ont mis en évidence le fait que les communes ont encore du mal à anticiper ce risque qui a longtemps souffert d’un manque d’investissements dans la connaissance, et de difficultés organisationnelles, sa gestion se situant à la croisée de plusieurs compétences assurées par les collectivités territoriales – assainissement, gestion des eaux pluviales urbaines, gestion des inondations.

Approche globale nécessaire

Pour assister les décideurs dans la mise en œuvre de mesures efficaces de gestion du risque d’inondation par ruissellement, le guide apporte des repères permettant de mieux comprendre cet aléa et ses conséquences potentielles, de distinguer les missions et compétences qui y sont liées, et d’identifier des moyens d’action à la disposition des responsables locaux. Il défend une approche globale, à la croisée de différentes missions et compétences des collectivités territoriales, depuis l’aménagement du territoire, en passant par la gestion des eaux de pluie, des inondations, et jusqu’à la gestion de crise, qui nécessite un travail partenarial large entre les différents services et structures concernées. “Si cette approche transversale nécessite généralement de lever des difficultés organisationnelles, elle permet d’articuler efficacement les différentes missions et leurs modes de financement respectifs (budget général, budget annexe assainissement, subventions)”, estime aussi le Cepri.

Rôle des documents de planification

“Plus largement, c’est l’adaptation des territoires qui se révèle indispensable pour résoudre la problématique des ruissellements, que cette adaptation se fasse afin de réduire le phénomène à la source (en favorisant l’infiltration), ou pour aider le territoire à faire face aux conséquences de ce risque (réduction de la vulnérabilité du territoire et organisation d’une gestion de crise adaptée)”, poursuit-il. Pour tenir compte de la problématique des ruissellements dans la gestion des territoires, il juge donc “urgent” de l’intégrer dans les documents de planification – plans locaux d’urbanisme (PLU) et schémas de cohérence territoriale (Scot), estimant que l’objectif “zéro artificialisation nette” fixé à l’horizon 2050 par la loi Climat et résilience d’août 2021 “constitue un levier de sensibilisation et d’incitation à une meilleure prise en compte des risques d’inondations par ruissellement dans les territoires”.

L’article original sur le site de la Banque des Territoires

Laisser un commentaire

Likez notre page Facebook pour vous tenir informé(e) des dernières parutions du site...

Résultat de recherche d'images pour "logo facebook"

ou retrouvez-nous sur LinkedIn :