Patrimoine bâtimentaire : un rayon de soleil administratif illumine, désormais, le photovoltaïque

Patrimoine et implantation du photovoltaïque : l’Etat se fixe, par une instruction interministérielle, une doctrine plus ouverte et plus claire. Les porteurs de projet et les habitants seront moins dans l’ombre sur ce qui peut, ou non, être fait. Fiat lux. 

Une instruction interministérielle (Culture ; Transition écologique et cohésion des territoires ; Transition énergétique), préparée par la Direction générale des patrimoines et de l’architecture à la Culture, vient d’être diffusée pour forger une nouvelle, et plutôt ouverte, doctrine de l’Etat en matière de photovoltaïque et de préservation du patrimoine.

Cette clarification s’avère singulièrement bienvenue puisque sur le terrain les tâtonnements sont légion et qu’en droit les questions se feront plus fréquentes car, comme le rappelle le début de cette circulaire :

« la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021 [qui a créé l’article L. 171-4 du code de la construction et de l’habitation et l’article L. 111-19-1 du code de l’urbanisme] a introduit l’obligation, pour les propriétaires de nouveaux entrepôts, hangars et parkings couverts et extérieurs de plus de 500 m2 ainsi que de nouveaux immeubles de bureaux de plus de 1 000 m2, d’installer des panneaux photovoltaïques ou des toitures végétalisées. Cette obligation vise à améliorer l’exploitation du potentieldes toitures pour développer l’énergie photovoltaïque sans consommer d’espace. L’obligation concerne aussi les rénovations lourdes de ces bâtiments. Ces mesures prendront effet le 1er juillet 2023. »

Cette instruction :

  • rappelle les misions des ABF (certes), sur un mode qui globalement défend cette institution
  • formule des préconisations dans les sites patrimoniaux remarquables et les abords de monuments historiques :

« Vous encouragerez l’implantation des panneaux solaires dans les zones logistiques, les zones d’activités et les zones industrielles, sur les parkings (au sol ou en toiture), hangars, grandes surfaces commerciales, bâtiments couverts en terrasse, délaissés et terrains abandonnés et infrastructures autoroutières.
« Vous accueillerez favorablement l’implantation de panneaux solaires sur les toitures des bâtiments construits après la Seconde Guerre mondiale (en particulier à partir de 1948) non protégés au titre des monuments historiques, en veillant à leur bonne intégration architecturale et paysagère. Vous ne refuserez ces projets que s’ils portent atteinte à l’architecture de bâtiments remarquables (labélisés ou non), au paysage, ou dans les cas où l’implantation de panneaux solaires serait proscrite par le règlement du site patrimonial remarquable (règlement du PSMV, du PVAP, de la ZPPAUP ou de l’AVAP).
« 
Les projets d’implantation de panneaux solaires sur les bâtiments anciens (construits avant 1948) pourront être acceptés dans les sites patrimoniaux remarquables et les abords de monuments historiques s’ils sont compatibles avec la conservation et la mise en valeur du patrimoine et du paysage et s’ils ne sont pas proscrits par le règlement du site patrimonial remarquable. Ces projets pourront faire l’objet de prescriptions pour garantir leur bonne intégration architecturale et paysagère.
« Vous veillerez à ce que l’implantation des panneaux solaires soit prévue et encadrée dans les nouveaux règlements des sites patrimoniaux remarquables : plans de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) et plans de valorisation de l’architecture et du patrimoine (PVAP), lors de leur élaboration ou de leur révision.»

  • rappelle que le photovoltaïque est à éviter pour les monuments historiques eux-mêmes, mais avec quelques bémols qui méritent d’être cités :
    • « Toutefois de nombreuses avancées ont été réalisées ces dernières années, avec la création de dispositifs de production d’énergie photovoltaïque qui peuvent s’intégrer au bâti de façon harmonieuse (en particulier des tuiles solaires). Le Gouvernement a, à cet effet, mis en place une prime spécifique pour favoriser le développement de ces procédés dans les dispositifs de soutien.
      « Des exceptions sont toutefois possibles, justifiées par exemple par le caractère discret du lieu· d’implantation ou par la nature technique des bâtiments considérés. Des implantations ne portant aucune atteinte au monument pourront également être proposées pour des installations au sol.»
  • détaille les « autres préconisations » que voici :
    • « Pour les immeubles labélisés « architecture contemporaine remarquable », vous ne refuserez les projets d’installation de panneaux photovoltaïques que s’ils sont contraires aux objectifs de qualité architecturale.
      « Pour les sites classés et inscrits au titre du code de l’environnement, vous veillerez à ce que les projets de panneaux photovoltaïques en toiture prennent en compte et respectent les valeurs patrimoniales et les caractéristiques du site dans leur conception, implantation et composition. Vous· travaillerez en lien avec le service· des sites de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.
      « Pour les biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, vous veillerez à la bonne prise en compte des valeurs paysagères et à leur préservation dans la conception, l’implantation et la composition des projets photovoltaïques à proximité ou au sein des biens inscrits. En particulier pour les projets soumis à évaluation environnementale, celle-ci devra inclure au sein du volet «patrimoine et paysage» une évaluation de l’impact du projet photovoltaïque et de ses dépendances sur la Valeur Universelle Exceptionnelle des biens.
      « La consultation des architectes des Bâtiments de France n’est pas prévue en dehors des espaces protégés au titre du code du patrimoine ou du code de l’environnement. Je vous invite néanmoins à diffuser les « bonnes pratiques » en matière d’implantation de panneaux solaires, notamment auprès des autorités compétentes en matière de PLU et d’autorisation de travaux, pour favoriser la cohérence des règlements d’urbanisme et des modalités d’instruction des projets dans ce domaine.
      « Enfin, pour l’implantation d’équipements au sol, vous rappellerez que l’accord de l’ABF ou des services de l’État chargés des monuments historiques, le cas échéant, ne préjuge pas de l’application des règles relatives à l’archéologie préventive.· »
  • prescrit que des conseils soient dispensés aux porteurs de projets :
    • « Dans le cadre du dialogue avec les porteurs de projets, vous veillerez à explorer les différentes solutions qui favoriseront l’implantation des équipements photovoltaïques dans le respect du patrimoine et du paysage :
      –  intégration aux toitures à pentes (respect de la géométrie des toitures, de leur aspect, etc.) ou installation sur les toitures terrasses ;

      –  ordonnancement par rapport à l’architecture de l’édifice (emplacement « axé » par rapport aux percements des façades, regroupement des panneaux, etc.) ;
      –  emplacements peu visibles depuis l’espace public (implantation sur des bâtiments, tels des appentis, ou des pans de toiture peu visibles, notamment les toits plats) ;
      – adaptation à la topographie du terrain, respect des usages et maintien des voies et traversées existantes (pour les panneaux posés au sol).
    • « Par ailleurs, les premiers effets de la dynamique en faveur des énergies renouvelables sur la recherche et le développement d’équipements moins standardisés commencent à se faire ressentir. Des produits d’une plus grande variété (teintes, types de châssis) sont mis sur le marché ; leur performance énergétique s’améliore. Votre capacité à orienter les porteurs de projets vers ces solutions, vers des projets mieux conçus sur le plan de la qualité architecturale ou vers des dispositifs alternatifs, tels que des dispositifs solaires thermiques avec capteurs sous toiture, favorisera l’intégration des équipements photovoltaïques au bâti et son acceptation sociale.
    • « Au cours des dernières années, les unités départementales de l’architecture et du patrimoine, ainsi que leurs partenaires territoriaux, ont produit une importante documentation pratique à l’attention des porteurs de projets (fiches, vade-mecum, lignes directrices, etc.). Un guide national sera élaboré dans les prochains mois, pour proposer une synthèse de ces bonnes pratiques, sans préjuger des déclinaisons régionales ou départementales qui devront continuer d’être produites.
    • « Il appartiendra au directeur régional des affaires culturelles, en lien avec les services compétents de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement :
      – de mettre en place, dans son ressort, les conditions de dialogue et de concertation permettant d’éviter les situations de blocage et d’anticiper les éventuels recours, en particulier pour tous les projets d’installation de panneaux solaires d’ampleur ;
      – de vérifier la cohérence des recommandations dispensées en matière d’implantation du photovoltaïque par les services patrimoniaux à l’échelle de la région.»

VOICI CETTE INSTRUCTION :

Instruction relative à l’accélération de la production des énergies renouvelables : instruction des demandes d’autorisation et suivi des travaux d’implantation de panneaux solaires, en date du 9 décembre 2022, mise en ligne le 13 janvier 2023, NOR : MICA2300974C

 

Source : Landot Avocats

Energies renouvelables : éolien en mer et solaire, les principales mesures du texte

Eoliennes à Campigny, dans l'Eure, le 23 décembre 2022

Eoliennes à Campigny, dans l’Eure, le 23 décembre 2022 AFP/ARCHIVES – JOEL SAGET

Alléger les procédures administratives, installer des panneaux solaires en bord d’autoroute et sur les parkings, développer massivement l’éolien en mer: le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables doit permettre à la France de rattraper son retard.

– Des objectifs ambitieux –

En France, qui s’est longtemps reposée sur la puissance de son parc nucléaire, les énergies renouvelables ne représentent que 19,3% de la consommation finale brute d’énergie, une part plus faible qu’ailleurs en Europe et déjà en deçà de l’objectif fixé en 2020 de 23%.

A l’urgence climatique, la guerre en Ukraine vient aujourd’hui ajouter la menace d’un “blackout”, rendant nécessaire pour le gouvernement un changement d’échelle.

Pour 2050, le président Emmanuel Macron s’est fixé comme objectifs de multiplier par dix la capacité de production d’énergie solaire pour dépasser les 100 GW, et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.

– Délais réduits –

Il faut en moyenne en France 5 ans de procédures pour construire un parc solaire, 7 ans pour un parc éolien et 10 ans pour un parc éolien en mer.

Le texte prévoit des adaptations temporaires des procédures administratives pour simplifier et accélérer la réalisation des projets, l’objectif étant de raccourcir significativement les délais de déploiement.

Le gouvernement veut notamment réduire certains recours, en reconnaissant une “raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM)” pour des projets d’énergies renouvelables.

– Planification et approbation des communes –

C’était un des sujets les plus sensibles du texte.

Après un compromis trouvé au Sénat, les communes pourront faire remonter – dans un dispositif de planification “ascendante” – les zones d’accélération, prioritaires pour déployer des projets d’énergies renouvelables. Pour la phase d’application de ces zones “propices”, l’approbation du maire sera requise.

La mesure a crispé la gauche, qui redoute le retour du “veto des maires” que réclamaient des députés LR pour l’ensemble du territoire.

À l’exception des procédés de production en toitures, ces zones ne pourront être incluses dans les parcs nationaux et les réserves naturelles, a précisé l’Assemblée.

– Acceptabilité –

L’Assemblée a adopté en première lecture des amendements écologistes pour instaurer un observatoire et un médiateur des énergies renouvelables.

Pour une meilleure “acceptabilité”, les députés ont ajouté au texte un objectif paysager incitant les collectivités à “veiller à limiter les effets de saturation visuelle”, notamment des éoliennes.

Afin de mieux répartir les énergies renouvelables sur le territoire, le texte rend possible une modulation tarifaire qui inciterait des porteurs de projets à s’installer dans des zones aux conditions naturelles a priori moins favorables.

– Plus d’espace pour le solaire –

Le projet de loi facilite l’installation de panneaux photovoltaïques aux abords des autoroutes et grands axes. Il permet de déroger à la loi Littoral, dans un cadre très contraint, pour l’implantation de panneaux dans des “friches”. Il facilite aussi l’implantation dans les communes de montagne.

Il impose l’équipement progressif des parkings extérieurs de plus de 1.500 m2 avec des ombrières photovoltaïques.

– L’éolien prend la mer –

Le projet de loi propose de mutualiser les débats publics sur la localisation des projets de parcs éoliens en mer “pour améliorer la planification spatiale” et accélérer leur développement.

L’Assemblée a rejeté en séance des amendements LR réclamant que les zones d’implantation soient situées à une distance minimale de 40 km du rivage.

Seront toutefois “ciblées en priorité des zones propices situées dans la zone économique exclusive”, soit un peu plus de 22 km des côtes, et en dehors des parcs nationaux ayant une partie maritime.

– Redistribution –

Sur proposition des socialistes, l’Assemblée a renoncé à un principe de ristourne sur la facture des riverains d’énergies renouvelables. Les députés privilégient des mesures territoriales plus larges comme des fonds pour aider les ménages modestes en situation de précarité énergétique ou pour financer des projets en faveur de la biodiversité.

– Agrivoltaïsme –

Le texte entend définir “l’agrivoltaïsme”, combinant exploitation agricole et production d’électricité, par exemple avec des panneaux solaires montés sur des pieds, permettant la culture voire le passage d’animaux. La production agricole devrait rester “l’activité principale” ou les installations être “réversibles”.

Source :  AFP le 10.01.2023 à 00h44

Décret n° 2022-1673 du 27 décembre 2022 portant diverses dispositions relatives à l’évaluation environnementale des actions ou opérations d’aménagement et aux mesures de compensation des incidences des projets sur l’environnement

Publics concernés : tout public.
Objet : décret portant diverses mesures liées à l’évaluation environnementale et la compensation de projets permettant de préciser les articles 197 et 214 de la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets.
Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur le lendemain de sa publication.
Notice : le décret définit comment sont identifiées au sein des SCOT et des PLU les zones préférentielles pour la renaturation par la transformation de sols artificialisés en sols non artificialisés. Il précise également comment les mesures de compensation écologiques dues par les projets d’un territoire sont mises en œuvre en priorité au sein de ces zones préférentielles. Enfin, il prévoit que l’étude d’impact des projets d’aménagement intègre les conclusions d’une « étude d’optimisation de la densité des constructions ».
Références : les textes modifiés par le décret peuvent être consultés, dans leur rédaction issue de cette modification, sur le site Légifrance

Tous nos voeux pour 2023 !

Insertion professionnelle : les statistiques donnent raison aux jeunes étudiants en environnement

En 2017, 34 000 étudiants ont achevé leur formation en environnement. Trois ans plus tard, trois quarts d’entre eux ont un emploi. Néanmoins, selon le ministère de l’Éducation nationale, les situations sont disparates.

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Lire l’article intégral sur Actu-Environnement

Guide méthodologique pour l’évaluation de performances des ouvrages de maîtrise à la source des eaux pluviales

Ce guide, paru en septembre 2022, rassemble des éléments méthodologiques et des retours d’expérience issus de ces projets. Il propose une approche méthodologique globale pour l’évaluation des performances des ouvrages de maîtrise à la source des eaux pluviales dans le cadre d’une gestion durable de l’eau.

Public ciblé : maîtres d’ouvrage, bureaux d’études, agents en police de l’eau et agents en agence de l’eau.

Télécharger le guide départemental – Fichier PDF – 168 pages – 16 Mo

L’article d’origine sur le site de la DREAL Hauts-de-France

 

Éolien en mer : l’Assemblée vote un article décisif

L’Assemblée nationale a adopté un des articles clés du projet de loi sur les énergies renouvelables, visant à accélérer l’installation de parcs éoliens en mer en décomplexifiant les procédures de consultation.


© Nexans

© Nexans
C’est une avancée pour le développement de l’éolien en mer français : une majorité de députés ont adopté, le 13 décembre, une série de mesures visant à accélérer l’installation de parcs éoliens offshore, malgré les réticences d’une partie de l’hémicycle. Comme au Sénat, la question d’une distance minimale d’éloignement pour ces grandes éoliennes offshore a animé les débats, mais tous les amendements en ce sens ont été repoussés, comme l’espérait le gouvernement.

L’article 12, adopté avec 98 voix contre 65, vise à faciliter le lancement de nouveaux projets par des procédures de consultation moins complexes des acteurs locaux et instaure une planification de l’éolien en mer. Une première cartographie de zones “prioritaires” devra intervenir en 2024. Elles devront se situer prioritairement en zone économique exclusive, à 22 km au moins des côtes, mais il ne s’agit pas d’une obligation, au grand dam de députés de divers bancs.

Lire l’article intégral sur le site de l’antenne.com

L’Assemblée nationale adopte des mesures pour accélérer sur l’énergie solaire

L’Assemblée a adopté vendredi une série de dispositions du projet de loi visant à accélérer la production d’énergies renouvelables, dont une obligation d’installer des panneaux solaires dans les grands parkings extérieurs et de nouvelles dérogations pour des installations sur le littoral.

L’examen en première lecture, commencé lundi, s’est poursuivi vendredi sans revers majeur pour le camp présidentiel, qui a fait plusieurs compromis avec la gauche en gage de bonne volonté pour obtenir son soutien sur ce texte.

Dans la soirée, les députés ont adopté avec 42 voix contre 6 une mesure rendant obligatoire l’installation d’ombrières photovoltaïques dans les parkings extérieurs de plus de 1.500 m².

Le gouvernement défendait initialement un seuil à 2.500 m², tandis que députés écologistes et insoumis demandaient de descendre à 500 m². Après débats, le gouvernement ne s’est pas opposé à un curseur à 1.500 m², que demandaient également des députés macronistes.

Le Sénat avait substitué la logique de surface voulue par le gouvernement par une logique de nombre d’emplacements, retenant le seuil de 80 places. L’Assemblée a donc rétabli un critère exprimé en m2.

L’Assemblée a également voté des amendements écologistes réduisant la portée des dérogations prévues, ainsi que des amendements identiques de la gauche et de députés de la majorité supprimant le caractère initialement optionnel des sanctions et les rendant systématiques en cas de non-respect de l’obligation.

Un amendement LFI doublant ces sanctions (à 20.000 euros et 40.000 euros, selon la taille du parking) a aussi été adopté avec le soutien du gouvernement.

Contre l’avis du gouvernement cette fois, les députés ont adopté un amendement écologiste conditionnant toute nouvelle construction de logements sociaux collectifs par des organismes privés d’HLM à l’installation d’équipements d’énergies renouvelables (EnR).

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher ne s’est ensuite pas opposée à l’adoption d’un amendement du député Vert Julien Bayou prévoyant de recouvrir les toitures des bâtiments non résidentiels de peinture blanche pour réduire l’utilisation de la climatisation.

La gauche a en revanche échoué à obtenir le rétablissement d’une mesure à laquelle elle tenait beaucoup, introduite par le Sénat et supprimée en commission à l’Assemblée, qui rendait obligatoire l’installation de “procédés d’EnR” sur les bâtiments non résidentiels existants de plus de 250 m².

Face au manque de foncier qui fait obstacle à la hausse des capacités photovoltaïques en France, l’Assemblée a adopté de nouvelles dérogations à la loi “littoral” pour implanter des installations photovoltaïques ou de production d’hydrogène dans les zones côtières sur des friches.

Elle a aussi voté en faveur d’un article permettant l’installation de centrales solaires au sol “en discontinuité d’urbanisme” dans certaines communes de montagne ne pouvant aujourd’hui pas le faire.

Sur l’un des sujets de crispation du texte, le gouvernement a accepté de maintenir “l’avis conforme” des architectes des bâtiments de France pour lancer les projets d’énergies renouvelables dans les zones patrimoniales. Mais en leur demandant plus de souplesse en la matière.

Un amendement du camp présidentiel en ce sens a été adopté dans un climat consensuel.

Mais le camp présidentiel a essuyé un échec avec la suppression de la possibilité d’une simple consultation du public en ligne pour certains projets photovoltaïques, plutôt qu’une “enquête publique”.

Cet article, rejeté par 37 voix contre 33, faisait partie des mesures de simplification demandées par l’exécutif pour accélérer le développement des renouvelables, en retard en France. Du RN à LFI, l’ensemble des oppositions a voté contre.

Après ce revers, le gouvernement a décidé de repousser à plus tard l’examen d’un article clé, sur la limitation de recours judiciaires contre les projets d’énergies renouvelables, qu’il voudrait réintroduire après sa suppression en commission.

Contre l’avis de l’exécutif encore, l’Assemblée a supprimé vendredi la possibilité pour les collectivités, dans certains cas, de ne pas recourir à une mise en concurrence préalable des opérateurs d’EnR pour mettre à disposition des terrains.

L’examen du texte, interrompu peu après minuit, doit reprendre lundi.

Voici les vidéos des différentes sessions :

Première séance – 5 décembre 2022 – Deuxième séance – 5 décembre 2022 – Troisième séance – 6 décembre 2022 – Quatrième séance – 7 décembre 2022 – Cinquième séance – 7 décembre 2022 – Sixème séance – 8 décembre 2022 – Septième séance – 8 décembre 2022 – Huitième séance – 9 décembre 2022 – Neuvième séance – 9 décembre 2022 – Dixième séance – 9 décembre 2022

200 millions d’euros pour requalifier les entrées de ville et créer des logements

La Banque des Territoires, CDC Habitat et la foncière privée Frey ont annoncé, mardi 6 décembre, la création d’une société d’investissement d’une capacité initiale de 200 millions d’euros pour transformer les entrées de ville commerciales en nouveaux quartiers mixtes. Ces nouveaux quartiers d’entrée de ville comporteront à la fois des services, des logements, des bureaux… Ils devront répondre “aux grands enjeux climatiques d’aujourd’hui” et relever le “défi complexe de reconstruire la ville sur la ville”, soulignent les trois partenaires, dans un communiqué. Le nouveau dispositif “proposera aux collectivités des solutions concrètes et expérimentales permettant la transformation de leurs zones commerciales périurbaines”.

La société de portage (détenue à 40% par la Banque des Territoires, 30% par CDC Habitat et 30% par Frey) interviendra sur toutes les phases du projet : acquisition de fonciers, démolition, dépollution, remembrement, aménagement et revente de fonciers réaménagés. Le partenariat débutera en janvier 2023 pour une durée de vingt ans.

“Dans un contexte national où la zéro artificialisation nette devient prioritaire, ces vastes zones de périphérie représentent un vivier de fonciers opportun pour ‘reconstruire la ville sur la ville'”, estiment les trois partenaires. Selon eux, sur les 243 zones commerciales de périphérie des 21 plus grandes aires urbaines françaises, il existe “un gisement de fonciers artificialisés de 55.000 hectares représentant à terme un potentiel théorique d’environ 70 millions de mètres carrés de densification à usages mixtes, soit plus de 1 million de logements”. La société d’investissement répondrait ainsi à un double défi : l’offre de logement insuffisante et l’évolution des modes de consommation et l’essor du e-commerce qui font que nombre de ces zones se trouvent aujourd’hui surdimensionnées, laissant présager l’apparition de friches commerciales.

Frey, premier opérateur du renouvellement des entrées de ville, a déjà à son actif la requalification de la zone commerciale située aux portes de Troyes, sur la commune de Saint-Parres-aux-Tertres, ou le vaste projet de réaménagement urbain de la zone commerciale Nord de l’eurométropole de Strasbourg.

À noter que la requalification des entrées de ville fait partie des priorités de la deuxième phase du programme Action coeur de ville qui démarre en 2023.

Lire l’article sur le site de la Banque des Territoires

Evaluation environnementale des documents d’urbanisme : la validité de la procédure “ad hoc” confirmée par le Conseil d’Etat

Le Conseil d’Etat a rejeté, ce 23 novembre, le recours en excès de pouvoir de l’association France Nature Environnement (FNE) dirigé contre le décret n°2021-1345 du 13 octobre 2021 de refonte du régime de l’évaluation environnementale applicable aux procédures d’évolution des documents d’urbanisme (lire notre article du 15 octobre 2021). La nouveauté introduite par ce texte issu de la loi Asap (au 8° de l’article 13 du décret) réside notamment dans l’ajout d’un dispositif d’examen au cas par cas “ad hoc” réalisé par la personne publique responsable du projet elle-même. Il a vocation à être mis en œuvre lorsque celle-ci est à l’initiative de l’évolution du document d’urbanisme (ou de son élaboration s’agissant de la carte communale).

Une procédure contraire aux exigences de la directive du 27 juin 2001, selon FNE, qui  méconnaîtrait en outre le principe d’impartialité garanti par l’article 41 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et l’article 16 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen.

Aux yeux du Conseil d’Etat, cet examen “ad hoc” comporte toutefois suffisamment de garde-fous. Il résulte de ces dispositions, souligne la Haute juridiction, que, dans tous les cas où elle estime que la réalisation d’une évaluation environnementale n’est pas nécessaire, la personne publique responsable “a l’obligation, avant toute décision, de saisir pour avis conforme l’autorité environnementale” (Ae).

Dans le dossier qu’elle transmet à l’Ae à l’appui de sa décision figure également l’exposé des raisons pour lesquelles elle estime que ce document n’est pas susceptible d’avoir des incidences notables sur l’environnement. Il s’agit par ailleurs d’un avis conforme, c’est-à-dire “qu’en toute hypothèse l’évolution ou l’élaboration d’un document d’urbanisme ne pourra être dispensée de la réalisation d’une évaluation environnementale si cette autorité s’y oppose”, relève par ailleurs le Conseil d’Etat.

En l’absence de réponse de l’Ae dans un délai de deux mois, son avis est réputé favorable, à rebours du cas général qui prévoit que l’avis tacite de l’Ae emporte l’obligation de réaliser une évaluation environnementale. Cette “exemption tacite” pourrait bien, selon l’ONG, entraîner la France “dans de  nouveaux contentieux”. Mais là encore le Conseil d’Etat se satisfait des garanties entourant la procédure : “la personne publique responsable doit rendre une décision expresse motivée, exposant les raisons pour lesquelles une évaluation n’a pas été regardée comme nécessaire”, remarque-t-il, avant de rejeter la requête.

 

Lire l’article d’origine sur le site de la Banque des territoires

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